Wednesday, 3 March 2010

Hélas pour Recep Tayyip Erdogan, la Turquie n'est pas... le Brésil

LE MONDE: Recep Tayyip Erdogan va avoir besoin de talent autant que de chance. Le premier ministre turc affiche un assez bon bilan économique : il a stabilisé la dette de l'Etat et favorisé un appréciable taux de croissance avant que la récession ne s'installe du fait de la crise mondiale. Cependant, son parti, l'AKP, au pouvoir depuis 2002, est confronté à des problèmes internes sans vraie perspective d'aide extérieure.

La situation économique n'est pas désastreuse. La crise est certes profonde et les taux d'inflation et de chômage préoccupants, mais le déficit budgétaire de la Turquie est maîtrisé. Dès qu'une vraie reprise s'amorcera pour l'économie internationale, le pays devrait renouer avec la croissance.

Popularité entamée

Reste que la crise grecque a bouché les perspectives déjà sombres d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE). Celle-ci, qui s'inquiète de devoir renflouer ses Etats membres, ne voudra pas intégrer un pays pauvre, très peuplé et enclin aux déficits budgétaires lourds. Souhaitée aussi bien par Ankara, qui y voit une aide au développement, que par l'opposition laïque, car elle constituerait un rempart contre les tendances islamistes du gouvernement, l'adhésion n'est pourtant pas au programme. La récession, naturellement, a entamé la popularité du gouvernement. >>> Martin Hutchinson | Traduction de Julie Marcot | Mercredi 03 Mars 2010