Sunday, 16 October 2011

Bettencourt : "Si ma fille gagne, je pars à l’étranger"

leJDD: EXCLUSIF. Liliane Bettencourt attend en "tremblant" la décision, lundi, de la juge des tutelles qui doit, ou non, confier le reste de ses affaires à sa fille. La femme la plus riche de France confie ses angoisses au JDD.

Sur la table basse du salon, le bouquet d’hortensias est piqué de branches de saule tortueux. Il semble assorti aux lignes de la guitare du Picasso bleu accroché juste derrière. Le parc, en plein cœur de Neuilly, avec ses couleurs d’automne, est un petit bijou. Ce vendredi d’octobre, les dernières roses paressent au soleil. Liliane Bettencourt, en cette fin de matinée, profite des rayons dans le fauteuil de sa chambre, à l’étage. L’héritière L’Oréal, même fatiguée, a le sourire poli. Mais son visage de star d’une autre époque trahit une immense lassitude… "J’ai tout pour être heureuse", admet la première fortune de France. Et pourtant, non. Les mots qui reviennent dans sa bouche, "cauchemar", "étouffement", semblent incongrus dans ces murs tapissés de toiles de maître.

Lundi, à la demande de sa fille unique Françoise, la juge des tutelles de Courbevoie (Hauts-de-Seine) dira si Liliane Bettencourt doit, ou non, être placée sous tutelle et si le mandat de protection de Me Pascal Wilhelm doit être révoqué. L’avocate de Françoise Meyers a demandé que celle-ci et ses deux fils deviennent les tuteurs. "On ne veut aucun mal à Liliane, on demande simplement que ses affaires soient bien gérées", assure un porte-parole du camp Meyers.

Françoise Meyers, de son côté, refuse systématiquement "toute communication". "C’est une histoire de fous, réplique un proche de la mère. Sa fille dispose déjà de quasiment toute la fortune, tout s’est réglé dans l’accord de décembre dernier. Il ne reste en fait “que” deux milliards d’euros environ, correspondant aux liquidités restantes de Liliane. C’est cela l’enjeu de la dernière bagarre, car cet argent, par simple testament, Liliane Bettencourt peut le donner demain à la Croix-Rouge ou à une fondation de son choix…" » | Laurent Valdiguié - Le Journal du Dimanche | samedi 15 octobre 2011