Saturday, 14 February 2009

L’Espagne en crise découvre un nouveau profil de pauvres

RÉCESSION | Présentée il y a peu encore comme un modèle, l’Espagne subit de plein fouet les effets de la crise financière, secteur du bâtiment en tête. La classe moyenne souffre.

Marta Villate a reçu son dernier chèque. Depuis trois ans, elle travaillait comme vendeuse dans une boutique de maroquinerie de la très commerçante rue Princesa, à Madrid. Il y a quelques jours, son employeur l’a prévenue que son contrat ne serait pas renouvelé. «Je m’y attendais, confie cette jeune femme de 29 ans. Depuis des mois, les clients se faisaient rares. On a attendu la fin des soldes pour voir si ça allait mieux, mais non.»

Ce qu’elle va faire? S’inscrire au chômage, quitter l’appartement qu’elle partage avec une amie, retourner chez ses parents et chercher un travail. «Si je ne trouve rien, j’en profiterai pour faire une formation, en attendant que les choses aillent mieux.» Elle s’estime heureuse de ne pas avoir de crédit immobilier sur les épaules.

Ils sont plus d’un million, comme elle, à avoir perdu leur emploi au cours de la dernière année en Espagne. La crise financière internationale et l’explosion de la bulle immobilière ont provoqué une brutale remontée du chômage passé de 8,5% à 14% en moins d’un an. Les perspectives de récession lourde ont refroidi le légendaire enthousiasme espagnol.

«La chute des prix de l’immobilier a provoqué une sensation générale d’appauvrissement, explique Gonzalo Garland, professeur d’économie, à l’IE business school de Madrid. Après avoir allègrement consommé durant des années, l’heure est à l’épargne et à la prudence.» >>> Cécile Thibaud | Samedi 14 Février 2009

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