L’EXPANSION.fr: Hausse des impôts, baisses des salaires, gel des retraites... L'heure est à l'austérité budgétaire en Grèce. Bruxelles ne lui a pas laissé d'autre choix. Au risque d'asphyxier l'économie encore en crise de la péninsule.
Sous la pression de Bruxelles, le gouvernement grec a annoncé ce mercredi de nouvelles mesures d'austérité permettant d'économiser 4,8 milliards d'euros. Athènes avait déjà présenté début février un plan de redressement budgétaire équivalent (environ 4,7 milliards d'euros) pour 2010. Mais pour l'UE, ce n'était pas encore assez pour atteindre l'objectif de réduire le déficit public du pays de quatre points, et passer de 12,7% en 2009 à 8,7% du PIB en 2010.
Il est vrai que la crise financière traversée par la péninsule hellénique pourrait coûter 0,2 point de croissance à la zone euro cette année. Plus grave encore, elle menace d'éclatement l'Euroland, la monnaie unique européenne étant l'objet d'attaques spéculatives des marchés financiers. Reste que le plus lourd tribut à cette crise grecque sera payé par la Grèce elle-même.
Contrairement à la plupart des grandes économies européennes, la péninsule hellénique n'est pas sortie de la récession en 2009. Et elle devrait le rester en 2010 : après une baisse de 1,2% l'an passé, son PIB devrait reculer de 0,3% cette année selon les prévisions de la Commission européenne publiées à l'automne. Voire de beaucoup plus.
Une austérité contre-productive
Les mesures d'austérité prévues par le gouvernement grec - hausse de la TVA, gel des retraites, coupes dans les salaires des fonctionnaires, suppression d'exonérations d'impôts pour les sociétés, hausses des taxes sur le tabac, l'essence, les cigarettes, etc. - vont en effet avoir un effet dépressif fort sur la demande intérieure. >>> Emilie Lévêque | Mercredi 03 Mars 2010